Les pêcheries de légines visent deux espèces :
Dissostichus eleginoides (légine australe), qui se trouve le plus
souvent dans les eaux au nord de 60°S et Dissostichus mawsoni (légine
antarctique), qui se trouve le plus souvent dans celles situées au sud de
60°S. La légine australe est exploitée dans les zones 48 (sous-zone 48.3) et 58
(sous-zones 58.6 et 58.7 et les divisions 58.5.1 et 58.5.2); les
informations sur cette pêcherie sont suffisantes pour permettre d'effectuer
des évaluations correctes du rendement potentiel. Ces dernières
années, les captures se sont situées entre 5 000 et 17 000 tonnes. Plusieurs
pêcheries nouvelles et exploratoires (non évaluées) sont également en place,
certaines visant tant la légine australe que la légine antarctique dans les
secteurs sud des zones 58 et 88. La pêche est effectuée à la palangre, sauf
dans les divisions 58.5.1 et 58.5.2 qui font également l'objet de
chalutages. Tous les navires sont tenus d'embarquer des observateurs nommés
en vertu du Système international
d'observation scientifique de la CCAMLR.
Des règles strictes sont en vigueur pour réduire la capture accidentelle
d'oiseaux de mer lors des opérations de pêche à la palangre de légine. On
note entre autres la pose de lignes de banderoles, l'utilisation d'appâts
décongelés - qui garantit une immersion rapide -, la pose des palangres la
nuit avec un éclairage minimal sur le pont, l'interdiction de rejeter des
déchets de poisson pendant la pose des palangres (voir la
mesure de
conservation 25-02. Par
ailleurs, les pêcheries au chalut font l'objet d'une réglementation, avec,
entre autres, l'interdiction d'utiliser des câbles de contrôle des filets
(voir la mesure de conservation 25-03 pour réduire
la mortalité accidentelle des oiseaux et des mammifères marins.
Les taux élevés de pêche IUU à la légine
auxquels on assiste depuis quelques années, notamment dans la zone 58,
suscitent une grave inquiétude. Cette activité non réglementée menace de
surpêche les stocks de légine, et pose un risque de capture accidentelle
souvent mortelle pour les populations d'oiseaux de mer dans les pêcheries à
la palangre. La CCAMLR est consciente du fait qu'il est crucial de contrôler
la pêche IUU. Diverses mesures ont été prises pour promouvoir le respect de
la réglementation par les navires des Parties non-contractantes, pour
instaurer des procédures de délivrance de licences et de contrôle pour les
parties contractantes (voir les mesures de conservation
10-07 et
10-02, pour marquer les
navires de pêche et les engins (voir la mesure de conservation
10-01 et pour garantir
le respect des mesures de conservation de la CCAMLR (voir la
mesure de
conservation 10-03.
L'introduction sans précédent du Système de
documentation des captures (SDC) (voir la
mesure de conservation 10-05 a largement
contribué au contrôle des débarquements et du commerce international de
légine, deux éléments clés pour comprendre la dynamique globale de
l'ensemble de la pêcherie. |